VTR Vélo Tourisme Rapide

VTU Vélo Tout Usage

Randonnée rapide (1200 km en 4 jours) été 2002

Les mauvaises raisons ne pas vous mettre au vélo

 

Randonnée rapide de l'été 2003

MEUDON

ÉCRIVEZ-MOI! denis.bottaro@free.fr

 

BRISE ...

Mon vélo s'est brisé ...

Ce n'est pas en sautant des bosses , ni en dansant dessus comme aiment à faire mes enfants.

C'est le résultat de la fatigue .... du métal.

100 000 km de chemins, mais surtout de routes et de rues ou même d'avenues : certains pavés parisiens ne sont pas tendres...

Plusieurs chaînes éreintées, qui m'ont déchaîné de la gangue du tran-tran quotidien.

3 jeux de roues et d'innombrables pneus et patins de freins ont été mordus pour éviter nids de poules, piétons, véhicules, pour grimper des cols, pour dévaler des pentes rafraîchissantes , grisantes, revigorantes.

De Venise à Oslo, de La Rochelle à Prague et à Vienne, de Perpignan à Lille, j'ai joui de pédaler, face à la brise souvent, vent en poupe rarement, admirant des paysages, des villages, regrettant parfois aussi des installations urbaines ou humaines!

" Partir, c'est mourir un peu ;

C'est mourir à ce qu'on aime.

On laisse un peu de soi-même

En toute heure et en tout lieu. "

HARAUCOURT, Seul, Rondel de l'adieu.

Faux !

Partir, c'est revivre, retrouver l'espoir d'un bivouac éblouissant, éblouissant de somptueuses étoiles et constellations, c'est l'attente de nouveaux paysages, de nouveaux villes ou villages avec leurs décors singuliers, de nouveaux hommes aussi.

 

Je les survolerai de ma longue pédalée, je pourrai peut-être, un bref instant, échanger un sourire, un bonjour ou quelques mots. Dans un vélo, je vois davantage un tapis volant qu'un engin mécanique, c'est si léger !

Je ne parle guère les langues étrangères, mais suis toujours heureux de baragouiner un dialecte de voyageur ahuri. La langue souvent un peu sèche ne facilite pas les grandes phrases, l'étourdissement des grands espaces non plus.

La pluie est rarement très froide quand le coeur est chaud de tous ces espoirs. Le vent est plus contraignant que les dénivelées, d'autant plus qu'il ne laisse pas d'illusion sur la suite de l'effort. Alors que l'attente de la redescente magnifie l'escalade, parce qu'en bicyclette, même si l'on préfère parfois la pousser à pied, on prévoit que le col ou la colline dépassés, la griserie d'une pente réparera au centuple l'effort développé à la montée.

Pas besoin d'un entraînement intense pour chevaucher ce tapis volant-roulant : juste l'attrait du vertige de l'Aventure.

 

Voyez sur les routes du dimanche, les bons papys qui moulinent. Ils récupèrent l'énergie de leur moulin à vent... C'est le secret de leur longévité !

J'ai d'ailleurs eu l'occasion par deux fois de rouler entre mille et mille cinq cents kilomètres avec quelque compagne dont les souvenirs de vélo dataient de l'enfance : il me semble qu'il faut beaucoup plus de courage pour exploiter, pendant une heure, les agrès d'une salle de gymnastique renfermée et sans panorama que pour se laisser porter par une selle toute une journée dans des décors le plus souvent attrayants et surtout riches de leurs diversités...

Les intempéries ? Il faut bien de la variété dans le ciel comme sur terre...

Et la liberté de choisir le bord de chemin, le bosquet ou la rive du torrent qui hébergera vos doux rêves nocturnes !

Une remarque pour les adeptes de la belle étoile : je préfère regarder les astres, quand il fait beau, à travers un couvert de branchages légers ; il évite d'être détrempé par la rosée !

Pour les conseils d'équipement, vous allez voir qu'un tri judicieux dans ce que l'on détient déjà dans une famille suffit à traverser l'Europe.

Matériel :

une bicyclette : c'est-à-dire, deux roues pas trop larges, mais confortables (des pneus compris entre 28 et 35 mm de diamètre), une selle, un guidon et surtout deux garde-boue et deux porte-bagages (pour répartir la petite charge, inférieure à 15 kg, davantage sur l'avant que sur l'arrière, pour une bonne sensation du vélo).

Pour des non spécialistes, je ne pense pas nécessaire d'avoir de multiples vitesses. 5 vitesses (donc un plateau de 46 ou 48 dents et des pignons de 14 à 28 dents) sont suffisantes pour rouler à un train de sénateur permettant de consacrer son attention au paysage et aux sapins plutôt qu'aux pignons (sans pins)...

Et un guidon à l'ancienne, permettant de poser les mains naturellement dans le sens de la marche, comme pour porter des paniers, me paraît optimal.

Des petites sacoches souples à l'avant et à l'arrière, sur les porte-bagages, éventuellement une sacoche de guidon. Personnellement , en campagne comme en ville , j'apprécie beaucoup un sac, genre reporter, posé sur le porte-bagage avant et retenu au guidon par un crochet, qui permet d'emporter facilement ses affaires pour travailler ou pique-niquer ou acheter, et de les remettre sur le vélo pour rouler. Les dames (et pourquoi pas les messieurs) apprécieront un large panier en osier pour l'esthétique, de préférence bien soutenu par en-dessous, pour porter leur sac à main ou à provisions.

Mes derniers travaux de couture m'ont permis de réduire le poids des sacoches de 2 kg environ : avant supérieure et fontes arrières, en toile de cerf-volant ( 40g/m2 ; cette toile RIBSTOP est imperméable et résiste parfaitement aux coutures), à la manière des fontes de cheval, sans fioritures, ni boucles/sangles (juste un élastique de 3 mm avec crochet passé dans l’ourlet des rabats) : des fontes de 50 à 100 g (sic) selon le volume , contre des sacoches du commerce pesant plus de 1 et même 2 kg ! Les modèles que vous apercevez sur la photo ont déjà résisté à environ 3000 km de randonnée, chargés avec 7 kg à l'avant et 6 kg à l'arrière.La sacoche avant , posée sur le porte-bagage permet de disposer instantanément de la nourriture, lait, vêtements de soleil ou de pluie et outillage, grâce à une seule boucle d'élastique de fermeture (et sans se baisser). En outre, une poche placée par-dessus l'avant de cette sacoche permet de disposer de la carte en bonne position pour une lecture en roulant : la table à carte du cycliste.... J'en publierai le patron ultérieurement.

Vêtements :

Pantalon en tissu séchant facilement, dans le genre fuseau.

Chemise à manches longues : protégeant du froid ou du soleil, mais pouvant aussi se retrousser.

Pull facile à mettre et à ôter. Foulard genre tour de cou.

Contre la pluie, et même le soleil : Une casquette genre ville ou un bob ne s'envolant pas (il n'y a pas que le tapis qui vole). Plus, évidemment, contre la grosse pluie, un imperméable léger près du corps. Mais, j'aime à rappeler qu'en général, quand il pleut il fait moins froid, donc, compte tenu de l'activité, on risque, à trop se couvrir, d'être davantage trempé sous le suroît que sans ! Affaire d'opinions et de sensations...

Des chaussures en cuir pouvant être mouillées, à semelle de caoutchouc un peu épaisse, les pieds restant un élément important de contact avec la monture : la chaussure de marche pas trop haute peut convenir. Socquettes basses ou chaussettes hautes selon la température.

Impedimenta de bivouac :

surtout pas de tente, réchaud, casseroles : encombrant, lourd, fragile, dangereux...

Une bâche légère comme tapis de sol (on trouve plus souvent des feuilles ou de la terre meuble que des pavés pour dormir, sinon, au pire, les quelques vêtements de rechange arrondiront un peu les arêtes...).

Un sac de couchage léger, de préférence en matière synthétique, à transporter, comme les autres parties textiles dans un sac en plastique.

Pour les nuits pluvieuses, une deuxième bâche débordante, avec un lacet à chaque coin permettant de l'accrocher à des branches, m'a permis de subir des averses, sans condensation et avec un volume vital incomparable pour deux. En solitaire, la surface protégée pouvant plus facilement se trouver dans l'environnement local (appentis, très grands sapins, ...), j'estime que je peux éviter de transporter cet élément, même si son poids de 400 grammes n'est pas rédhibitoire. Je préfère avoir un litre de lait de plus dans ma sacoche depuis l'épicerie rencontrée dans la journée.

Victuailles :

chacun peut aborder ce chapitre à sa manière, mais, je trouve plus efficace et plus tranquille, au bout du compte, de grignoter, à mon rythme, sensiblement toutes les deux heures, un lot de fruits secs, chips ou cacahuètes-noisettes salées, biscuits, fruits frais, en plein air, de préférence à mi-pente d'une côte avec panorama, ombre ou soleil selon le climat. Cette méthode permet de se détendre régulièrement en satisfaisant les différents besoins de l'organisme et du mental. Comme boisson, ce que je préfère, c'est le lait : en effet, il apporte non seulement des calories, vitamines, protéines, glucides et lipides, mais surtout, malgré le poids du liquide et son volume entre deux ravitaillements, il désaltère parfaitement à cause de sa graisse (même demi-écrémé), alors que l'eau dessèche le gosier avec le vent... C'est ainsi qu'il m'arrive dans les pays alémaniques (où les magasins sont fermés le dimanche et les stations-service ne disposent pas de lait...) de transporter plus de 2 litres de lait si je suis seul et 4 litres à deux pendant au moins une demi-journée. L'eau, évidemment complète la ration journalière, qui, d'après ma propre expérience doit s'élever à plus de 4 litres par personne.

CONCLUSION : ROULONS

Si ces conseils sont suivis sans trop de fantaisie, on parvient aisément à un paquetage, hors nourriture, compris entre 8 et 10 kg par personne, petit outillage compris. Les petites provisions de victuailles pour la journée ajoutent 2 à 3 kilos selon la quantité de liquide.

Si bien que pour deux personnes, dont l'une est un peu plus aguerrie et qui prendra la majeure partie de l'outillage, du matériel de bivouac et du liquide, on a un vélo chargé à moins de 10 kg et l'autre à moins de 15 kg, ce qui maintient les engins maniables et peu fatigants, avec une répartition 2/3-1/3 entre l'avant et l'arrière.

Des randonnées sympathiques de 1, 2 ou 3 journées peuvent être pratiquées à partir de Meudon en toute tranquillité, sans horaires à respecter, dans toutes les directions. Il faut savoir qu'en moins de 2 heures on atteint sans s'en apercevoir la limite urbaine de l'est de Paris, qui comporte aussi, du côté d'Yerres et de Sucy-en -Brie, des sites attrayants et boisés. Coulommiers peut être atteint en 4 heures et Montmirail en 6 heures sans grand d'effort. Un but de la journée : le château de Vaux-le-Vicomte. De nombreux paysages défilent : les coteaux de la Seine sont intéressants, la Brie contient quelques joyaux. Et souvenez-vous que les soldats de Napoléon battaient la campagne de France, un jour à Vauchamps, un autre à Champaubert et encore à Montmirail, alors qu'ils marchaient avec barda, fusil de plomb et galoches !

Au nord-est de Paris, le canal de l'Ourcq vous conduit très agréablemant jusqu'à la Ferté-Milon. A vous de poursuivre jusqu'à la Belgique et aux lieux d'histoire, plus ou moins lointaine, le long de l'Aisne, et, au-delà de Sedan, pourquoi pas le fief de Godefroy de Bouillon. Les gorges fabuleuses de la Meuse vous séduiront.

La côte de la Manche, le Tréport, Dieppe, les falaises d'Etretat, le pont de Normandie, peuvent constituer une boucle intéressante en 3 ou 4 jours, en souplesse.

Evidemment, je ne saurais me taire sur la sublime coulée verte qui débute à Meudon, se poursuivant par le bois de Velizy et les étangs de Buc puis les Vaux de Cernay, qui permet d'atteindre, avec assez peu d'asphalte, la Beauce ou les Yvelines et le Perche et la Normandie, par des villages, pratiquement tous remarquables : Epernon, Maintenon, Montfort- l'Amaury, etc., sans oublier la Celle-les-Bordes ou Clairefontaine, et sans parler évidemment de Chartres. Récemment encore, j'ai découvert le château de Chamarande et son parc délicieux. Que de lieux qui chantent et qui semblent méconnus, à l'heure où l'on ne parle que de trekking au Maroc ou au Tibet !

Plus loin, mais pas tant que cela, la bicyclette permet presque de surclasser Napoléon , puisqu'en moins de 7 jours (sic) pour des randonneurs tranquilles, et 4 jours (resic) pour des acharnés, les grandes capitales peuvent être atteintes au départ de Meudon toujours : Vienne, Prague, Berlin et même Oslo et Venise (avec un jour de plus pour ces dernières). Si le courage manque un peu, le train de Strasbourg (avec vélo en bagage à main une fois par jour) procure des " roues de 7 lieues ". Si Bien que Prague est à portée de pédale en dix jours aller-retour !. Ne vous méprenez pas : vous en êtes capables, simplement si vous le voulez : c'est le premier coup de pédale qui coûte... Pour vous donner un peu de tonus, souvenez-vous qu'Austerlitz est à 100 km à l'Est de Prague (près de Brno) !

Personnellement, après avoir sillonné par ce moyen une partie de l'Europe, je garde un faible pour le sud de l'Allemagne de la Meuse jusqu'à Vienne en passant par le pays souabe et surtout la Bavière !

Pour ceux qui, malgré tout, pensent au train, pour se rapprocher de leur destination, je regrette que la SNCF n'offre pas suffisamment de trains directs avec bicyclette en bagage à main sur les grandes lignes : seules des gares à moins de 200 km sont accessibles de Paris, à l'exception de Strasbourg et de Clermont-Ferrand. Si bien qu'il peut être tentant d'envisager l'avion, qui, en général, permet d'embarquer son vélo dans la soute, pratiquement sans frais et très peu de démontage, à des distances satisfaisantes.

Vous aurez compris que mon vélo brisé n'a pas brisé mon élan et que je l'ai aussitôt remplacé pour continuer à rêver d'autres horizons cyclistes !

 

Denis BOTTARO

11 NOVEMBRE 2000

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